HELIOSYNCHRONISME |
Voir
aussi une étude récente du calcul littéral des éclipses, des durées d'éclipses,
de
la puissance solaire reçue et de l'optimisation de puissance, pour les orbites
héliosynchrones.
Ce
cours fait suite à l'étude des perturbations et des équations de
Gauss. Il suppose que
l'on s'est intéressé au calcul des perturbations orbitales dues à J2, c'est à dire l'aplatissement
terrestre.
Nous
abordons, dans ce chapitre, les applications modernes, actuelles des satellites
d'IMAGERIE SPATIALE, le satellite étant devenu, en particulier, le géomètre de
l'espace.
En
effet, le besoin d'images est de plus en plus nécessaire, pour des usages très
divers:
o
Cartographie,
vues du relief en 3D, à usage civil ou militaire ( missiles de croisière ….)
o
Surveillance
militaire et acquisitions de données ( Hélios …)
o
Images
pour l'industrie ou des particuliers (SPOT …)
o
Etudes
scientifiques d'évolution de phénomènes terrestres ( pollution, déforestation,
cultures, archéologie,….)
I SATELLITE
D'IMAGERIE SPATIALE :
On
demande à un système optique embarqué de réaliser depuis l'espace, des prises
de vue de détails sur le sol terrestre. Cela requiert des conditions de
fonctionnement très précises, que nous ne traiterons pas toutes en détail.
Choix
naturel d'une orbite circulaire, afin de ne
pas avoir à modifier la focale le long de l'orbite, de plus la vitesse
angulaire de tangage reste alors constante.
Suite à
la remarque ci-dessus, le satellite doit avoir une stabilisation
de la vitesse de tangage extrêmement précise.
C'est
une des contraintes du SCAO ( Système de Contrôle d'Attitude et d'Orbite ).
La
nécessité de comparaison des images impose aussi, de toute évidence, de
survoler périodiquement les mêmes lieux de la terre, ce qui signifie que la
trace sol doit de refermer au bout d'un certain temps T, appelé PERIODE DE REPETITIVITE, le satellite
d'imagerie doit donc respecter une CONDITION DE
PHASAGE.
On
comprend bien que la contrainte précédente impose une stabilité de l'orbite,
notamment en altitude de manière à conserver une période de révolution stable.
Ceci
ne peut être atteint qu'en évitant de freiner sur les couches hautes de
l'atmosphère, il faut donc choisir une orbite
circulaire au dessus de 500 km sol.
La
précision de la prise de vue, ou si l'on veut la résolution, impose de limiter
l'altitude, on choisit donc un maximum de 1500 km
d'altitude.
Enfin
l'usage constant de prise de vues dans des longueurs d'onde précises, notamment
en infra rouge, impose de maîtriser au mieux l'activité solaire, surtout si
l'on veut comparer des enregistrements de même site.
La
condition est donc d'essayer de survoler un même lieu toujours à la même heure
locale. Cette condition à respecter s'appelle la CONDITION
D'HELIOSYNCHRONISME.
Nous
allons constater, dans les rubriques qui suivent, que la non sphéricité de la
terre va permettre de satisfaire aux conditions imposées. En somme on va tirer
bénéfice de la perturbation due à J2.
II CONDITION
D'HELIOSYNCHRONISME :
L'acquisition
de cette notion présente quelques difficultés qu'il faut lever par quelques
préliminaires.
La
communauté scientifique, pour éviter les problèmes locaux de changement d'heure
et de fuseau horaire, a choisi comme heure de référence d'un événement en un
point quelconque de la terre, l'heure solaire de Greenwich, appelée Temps
universel, temps TU, temps UT.
2°) HEURE
SOLAIRE LOCALE EN UN LIEU :
Naturellement,
cette heure est importante pour la vie courante. Rappelons qu'il est 12 h
localement lorsque le soleil passe au méridien du lieu. Ne pas confondre ce
temps avec le temps légal du pays, qui est souvent le même pour tous les lieux
du territoire.
Nous
la notons HL, elle est liée à la longitude Greenwich terrestre L par
:
3°) HEURE SOLAIRE LOCALE AU NŒUD
ASCENDANT :
Si
e désigne l'angle en degrés, compté
positivement vers l'est, entre la ligne des nœuds de l'orbite et le méridien du
soleil, l'heure solaire locale au nœud ascendant est :
4°) CONDITION D'HELIOSYNCHRONISME :
On
dira, par définition, qu'un satellite est HELIOSYNCHRONE
si et seulement si l'heure locale au nœud ascendant est constante.
Cela
signifie qu'à chaque survol du nœud ascendant, la montre de l'habitant du lieu
survolé à cet instant, indiquera toujours la même heure. Mais attention, cet
habitant n'est naturellement pas le même à chaque orbite.
L'HELIOSYNCHRONISME est donc équivalent à dire
que l'angle e reste constant dans le temps. Mais par quel miracle est-ce
possible? Réponse: en annulant la dérivée de e, ce que montrons au paragraphe suivant.
a) COMMENT
REALISER L'HELIOSYNCHRONISME?
Le
secret réside dans la perturbation gravitationnelle, principale due à la non
sphéricité de la terre, représentée dans le potentiel perturbateur par le terme
de coefficient J2. Voir exercices EX1 pour
le potentiel et la force perturbatrice et EX2 pour
le calcul des effets séculaires "moyennés" sur une période, effets
que nous rappelons ici :
J2=1.082616 10-3 |
Nous
savons que vu du centre de la terre, dans le repère géocentrique équatorial, le
soleil dérive, en longitude, autour de l'axe nord - sud à la vitesse angulaire wS/T correspondant à un tour en 365.24219
jours solaires moyens de 24 heures exactement, donnant sensiblement 1°/ jour.
Il
est clair que:
Partant
de l'expression de dW/dt, vous traduirez la condition
ci-dessus, qui montre que l'héliosynchronisme s'exprime par une relation entre
a et i, le choix du rayon de l'orbite impose donc l'inclinaison et
réciproquement.
Le
graphe ci-dessous montre que pour de inclinaisons supérieures à 90°, de manière
à avoir une précession positive comme pour le soleil, et pour des altitudes
entre 500 km et 1500 km, il est possible de choisir une inclinaison i donnant
une précession égale à wS/T. La fourchette des inclinaisons
possibles se situe sensiblement entre 97° et 104°environ.
CONCLUSION : l'héliosynchronisme n'est possible que pour a
< 1.937 RT= 12354 km, mais il impose des inclinaisons supérieures
à 90°et des orbites quasi polaires, notamment pour les orbites basses. En particulier, le lancement devra
être effectué vers le nord - ouest, ce qui est défavorable pour utiliser la
rotation terrestre.
b) INTERPRETATION DE
L'HELIOSYNCHRONISME ?
Les
figures ci-dessous illustrent bien le mouvement de précession du soleil et de
la ligne des nœuds en présence ou non de l'héliosynchronisme.
c) INTERÊT
DE L'HELIOSYNCHRONISME ?
Nous
l'avons souligné dès le départ, la constance de l'angle q assure un survol du nœud ascendant systématiquement
à la même heure locale. Cette propriété se retrouve d'ailleurs de toute
évidence pour une latitude donnée quelconque, toujours survolée à une même
heure solaire locale, naturellement pas la même qu'au nœud ascendant.
Cette
propriété garantit alors une grande stabilité d'image, en ce qui concerne les
ombres, le relief, les couleurs, la réflexion d'albédo de la terre.
Vous
aurez sûrement réalisé que le nœud descendant est survolé à l'heure locale H+12
après l'heure H
CONCLUSION : L'heure locale H de survol du nœud ascendant
est une caractéristique du satellite, qui doit être soigneusement choisie en fonction de la
mission. Par exemple SPOT passe au
nœud descendant ( là où se font les
prises de vue ) à 10 h 30 mn, donnant donc au nœud ascendant H = 22 h 30 mn
Un
avantage des orbites quasi polaires est d'assurer une couverture pratiquement
complète de toutes les zones habitées du globe, ce qui est un atout en matière
d'imagerie spatiale.
Un
autre avantage, et pas des moindres, vue la grande quantité d'informations
binaires nécessaires au codage des images, est que le survol des zones quasi
polaires, assure une longue visibilité pour les centres de réception près du
cercle polaire ( ex: Kiruna )
d) CONTRAINTES
IMPOSEES PAR L'HELIOSYNCHRONISME :
Une
inclinaison i > 90°, nécessite, pour un tir de type Ariane à partir de
Kourou, une injection à une latitude de lo
= 30° à 35°nord environ, avec obligation d'un azimut bo négatif, puisque cosi = cos lo sin bo.
Il
en résultera une perte de performance propulsive, car on ne profite pas du tout
de la vitesse d'entraînement de la terre, il y a même perte de vitesse (cas où
la vitesse relative est plus grande que la vitesse absolue).
La
deuxième contrainte est liée à l'heure H de survol du nœud ascendant, qui
impose de toute évidence une heure de tir extrêmement précise. Les documents du
CNES donnent, pour un lancement SPOT, une plage horaire de 5 mn de part et
d'autre de l'heure nominale de tir. C'est donc très strict. Par contre le tir
peut être réalisé tous les jours à la même heure.
On
appelle phasage d'une orbite, la propriété de
la trace de se refermer au bout de la période de répétitivité T, ce qui
signifie qu'après n "révolutions" le
satellite repasse à la verticale du même point physique de la terre.
En
hypothèse képlérienne, cette notion est simple et se traduit par la condition que
le rapport de la période satellite Ts à la période de la terre Tt,
est un nombre rationnel. Ou encore, il existe k et n entiers tels que nTs
= k Tt, avec k et n premiers entre eux.
La
notion se complique notablement en présence de la perturbation due à J2, car
les références d'angles et de vitesses angulaires sont mobiles.
1°) RAPPELS SUR LES PERTURBATIONS
:
On
rappelle les relations nécessaires, adaptées aux orbites circulaires
uniquement, et sous la seule action de J2.
2°) INTRODUCTION DE LA PERIODE NODALE
:
Nous
sommes amenés à approfondir la notion de période. En effet, dans le cas où la
perturbation J2 sévit, l'orbite n'est plus fermée et donc en apparence la
notion de période orbitale disparaît. Dans le cas qui nous intéresse d'une
orbite héliosynchrone, le survol important est celui du nœud ascendant. Or
c'est un point qui est toujours sur l'orbite, même si celle-ci est ouverte.
a) Définition :
On appellera donc PERIODE NODALE le temps TN
qui sépare deux passages consécutifs au nœud ascendant.
b) Calcul de la période nodale : La figure ci-dessus rappelle les définitions de w et q.
Posant
y = w + q et tenant compte du fait que les
valeurs moyennes des dérivées de w
et q sont constantes, celle de q valant n (moyen mouvement) sur un cercle, on a donc
une expression simple de TN.
NB
: en pratique comme cosi est quasiment nul, TN > Ts,
avec un écart dans le cas de SPOT de l'ordre de 1.8% .
3°) PERIODE NODALE ET
REPETITIVITE POUR UN HELIOSYNCHRONE :
Tout
repose sur la période de répétitivité T :
T est
un nombre entier k de jours solaires moyens de 24 h = 86400 s, car lorsque la
trace se referme, l'heure locale au même lieu, est restée la même.
T est un
nombre entiers N de période nodales, puisque lorsqu'on survole après le temps T
le même lieu de l'équateur, on se retrouve toujours sur le nœud ascendant.
les
nombres entiers k et N sont nécessairement premiers entre eux, sinon
l'occurrence de fermeture de la trace ne serait pas la première.
EXEMPLE : pour SPOT k =26, N=369, ce qui signifie une
répétitivité de 26 jours avec 369 orbites différentes dans le cycle, soit
pratiquement, à l'équateur, une trace par degré de longitude, fournissant une
intertrace de 108 km.
Suite
à ces considérations, il faut faire le choix de l'orbite. Nous ne pouvons pas
traiter à fond cette vaste question qui requiert des compétences techniques
dans de nombreux domaines, notamment en optique spatiale, choix des bandes
spectrales , numérisation des images, transmission de données, stabilisation du
satellite, prises de vue pour des images stéréoscopiques etc…On peut cependant
retenir qu'un facteur dimensionnant important est
l'optique et la résolution de la chaîne optique.
On
n'oubliera pas aussi que d'autres perturbations comme celle provenant de la
lune, agissent sur l'inclinaison, faussant ainsi la relation
d'héliosynchronisme. Une maintenance du satellite
est donc strictement obligatoire, elle n'est pas abordée ici.
C'est
le choix des 2 nombres k et N qui détermine totalement la mission. Le lecteur
intéressé par la question, étudiera dans les ouvrages spécialisés du CNES, en
particulier sur les conséquences des propriétés arithmétiques de ces deux
nombres, pour la création de sous cycles beaucoup plus courts que la période de
répétitivité T.
La
méthode est la suivante:
k et N
permettent de calculer exactement la période nodale TN.
il
faut alors récupérer la période képlérienne TK. Or celle ci dépend
de a, i et TN, mais a = f(i), donc elle ne dépend que de a et TN.
On trouve donc a, soit par itération, soit par résolution d'une équation en a.
la
relation d'héliosynchronisme fournit alors l'inclinaison orbitale.
Le
calcul se l'heure de l'injection dépend du lanceur et de la base de tir et de
l'heure locale H au nœud ascendant.
NB :La meilleure façon de s'initier à l'imagerie est de
reconstituer la mission SPOT a = 7200 km i = 98°.7.
IV DOCUMENTS SPECIAUX SPOT4 :NB : cette partie est exclusivement
inspirée du site de SPOT4 ( http://spot4.cnes.fr ), espérons que cela sera compris des auteurs de ce site
splendide en considérant que le but est purement éducatif !!!
1°) ORBITE :
Pour
satisfaire à leur mission de prise d'images terrestre avec possibilité de
comparaisons des images, les satellites du système SPOT sont placés sur des
orbites qui possèdent les mêmes caractéristiques, à savoir :
-
L'orbite est phasée, c'est-à-dire que le satellite passe
au-dessus d'un point au sol au bout d'un nombre entier de jours. Pour les
satellites SPOT, la durée du cycle est 26 jours. 369 orbites sont parcourues en
26 jours, la période de l'orbite est d'environ 101,5 minutes. La répétitivité
parfaite des traces au sol est effectuée en 26 jours (cycle), la
quasi-répétitivité est obtenue en 5 jours (sous-cycle)
Le
plan orbital coupe le plan équatorial selon
une droite appelée la ligne des nœuds. Un nœud est l'endroit
où le satellite traverse le plan équatorial :
-
L'orbite est héliosynchrone, c'est-à-dire que l'angle entre le
plan de l'orbite et la direction du Soleil est quasi-constant. Pour les
satellites SPOT, cet angle est 22,5 degrés, ce qui se traduit par : l'heure
locale du nœud descendant est 10 h 30 min. Cette propriété permet de réaliser
des prises de vue à une latitude donnée avec un éclairement constant.
-
L'orbite est quasi-polaire. Cette caractéristique est une
conséquence des deux propriétés précédentes. L'inclinaison de l'orbite sur le
plan équatorial est d'environ 98,8 degrés. Cette caractéristique permet une
couverture totale de la surface terrestre (compte tenu des possibilités de
débattement de l'instrument de prise de vue).
-
L'orbite est quasi-circulaire, avec un périgée maintenu vers
le pôle Nord terrestre . Cette propriété permet de maintenir une altitude
constante au dessus d'un point donné au sol. L'altitude de SPOT au dessus d'un
point situé à 45 degrés de latitude Nord est d'environ 830 km.
2°) STEREOSCOPIE :
A
l'entrée de l'instrument est placé un miroir plan qui, par sa rotation, permet
à l'instrument d'observer dans différentes directions de visée, comprises dans
un angle de +/- 27°. Ce changement de direction de visée est obtenu par
commande d'un moteur pas à pas par quantième de 0,3°.La précision de direction
de visée, autour de chacun des pas est de 200 mètres au sol.
|
Cette capacité de changement de
direction de visée permet de remplir trois fonctions essentielles :
3°) PRISE DE VUE :
Le principe de l'instrument est d'observer une ligne
complète au sol de la largeur du champ que l'on veut observer grâce à des
lignes de détecteurs dont le nombre d'éléments sensibles permet de couvrir ce
champ d'un seul coup.Un séparateur spectral permet de faire cette observation
dans différentes fenêtres spectrales.
Ce
mode de fonctionnement utilise donc le principe de prise d'image dite en râteau
("push-broom"). Une optique à grand champ forme l'image simultanée de
tous les points de la ligne au sol sur une ligne de détecteurs situés dans le
plan focal.
Le
balayage colonne obtenu sur l'image résulte du défilement du satellite sur son
orbite. Le balayage ligne est obtenu par la lecture série des éléments
sensibles de la ligne de détection.
L'instrument
optique est basé sur un télescope dont le champ de vue de 4°, soit une fauchée
de 60 km au sol, est couvert instantanément par une ligne de 6000 détecteurs.
La
lecture élémentaire de chaque détecteur donne un point image de 10 mètres au
sol (mode haute résolution/cartographique). En couplant électroniquement deux
détecteurs contigus, le point image offre une résolution de 20 mètres au sol.
Le déplacement du satellite sur son orbite permet de réaliser un balayage
"électronique" des lignes continuellement et donc de générer une
image.
A
ces deux modes de lecture des détecteurs correspondent deux des modes de
fonctionnement du HRVIR. Ainsi la génération de l'image est réalisée sans
qu'aucune pièce optique ne bouge, ce qui permet d'atteindre de hautes
performances de qualité image.
Le
flux émis par la terre, éclairée par le soleil, est collecté par un télescope
de focale 1,08 m et ouvert à f/3,5. Le faisceau lumineux est éclaté en quatre
voies spectrales par un séparateur composé de prismes optiques et de filtres,
puis focalisé sur les quatre lignes de détecteurs. Les informations sont
"registrées", c'est à dire qu'au même instant, une même ligne de
paysage au sol est observé simultanément dans les quatre bandes spectrales,
elles sont donc parfaitement superposables.
4°) BANDES SPECTRALES :
Les fréquences choisies pour SPOT 4 sont les
suivantes :
Le choix de ces
"bandes spectrales" d'observation de la terre résulte de deux
critères :
5°) LE CONTROLE D'ATTITUDE :
Contrairement
à un avion qui se sert de son attitude pour maîtriser sa trajectoire (il se
cabre pour monter, se penche sur le côté pour virer...), le mouvement angulaire
du satellite, qui évolue dans le vide, n'a quasiment pas de conséquence sur sa
trajectoire (orbite).
L'orbite du satellite est définie par la vitesse
initiale que lui communique le lanceur Ariane, puis par les petites corrections
effectuées régulièrement à l'aide de micropropulseurs.
Le
contrôle d'attitude (orientation angulaire) est important pour que le système optique
reste pointé vers la zone au sol dont on veut obtenir l'image. Or le satellite
a tendance à se dépointer sous l'action de couples produits par l'environnement
(aérodynamique de l'atmosphère résiduelle sur le générateur solaire, pression
de radiation solaire ...) ou produits en son sein (par le mouvement d'une pièce
mécanique...). Il faut donc contrôler activement l'orientation angulaire mais
aussi assurer une stabilité de cette orientation pour éviter l'effet de
"bougé" sur les images.
Le
contrôle est assuré en permanence par une boucle d'asservissement : des
capteurs mesurent l'orientation du satellite, le calculateur de bord traite ces
mesures et établit les commandes qui, exécutées par les actuateurs, doivent
maintenir un pointage parfait.
SPOT
4 est stabilisé "trois axes", ce qui veut dire qu'il est asservi sur
une orientation donnée pour chacune des trois directions de l'espace. L'une
d'elles correspond à la direction satellite / centre Terre, appelée aussi
"direction géocentrique" ; une autre est perpendiculaire à cette
géocentrique et dans la direction de la vitesse du satellite ; la troisième est
perpendiculaire aux deux premières. Toutes trois définissent le repère orbital
local.
Le repère orbital local est défini
en chaque point de l'orbite par les trois vecteurs unitaires. Ces vecteurs sont
construits à partir du vecteur position et du vecteur vitesse du satellite :
Les
axes (Xs, Ys, Zs) représentent un trièdre de référence lié au satellite (axes
satellite). En nominal, le pointage en attitude consiste à aligner au
mieux ce trièdre sur le repère orbital local (tout en garantissant également
une stabilité et une limitation des vitesses angulaires autour de cette
position).
En
pointage géocentrique parfait, nous avons : Xs = -T, Ys = -R, Zs = L
Guiziou Robert novembre 1998, sept 2011